Crédit image : Jafar Abas, Expert en Communication au bureau de communication du District de Doba.
30 mars 2022

Un groupe de femmes laitières restaure des terres dégradées, diversifie ses revenus et assure un avenir alimentaire résilient


En Éthiopie, les femmes profitent des avantages d'un groupe laitier facilité par le projet RFS Éthiopie pour diversifier leurs moyens de subsistance et voir plus grand.

Alors que 85 % de la population éthiopienne vit dans des zones rurales et que l'agriculture représente 75 % de la main-d'œuvre, il peut sembler étonnant que l'Éthiopie soit classée parmi les pays où la sécurité alimentaire est la plus faible au monde. Mais la grande vulnérabilité au changement climatique et la dégradation généralisée des terres créent un contexte difficile pour les petits exploitants et les agriculteurs de subsistance, ce qui signifie que chaque effort compte pour la production alimentaire.

Cependant, les contributions des femmes dans l'agriculture passent largement inaperçues, éclipsées dans une société fortement patriarcale. Classée parmi les pays où les inégalités entre les sexes sont les plus marquées dans le Rapport sur le Développement Humain 2019 du PNUD, l'Éthiopie peine à exploiter le pouvoir des femmes, qui représentent 30 % de la main-d'œuvre agricole et sont culturellement défavorisées en matière d'accès à la propriété foncière, au capital productif et à la prise de décision.

Mais grâce à des efforts concertés visant à promouvoir l'autonomisation des femmes, notamment en mobilisant des équipes chargées de l'égalité des sexes à tous les niveaux, le projet RFS Éthiopie, mis en œuvre par le PNUD en partenariat avec le gouvernement éthiopien, s'efforce de changer cette situation.

Bien que l'Éthiopie n'évoque pas des images de systèmes alimentaires florissants et d'égalité des sexes, ses femmes sont une force avec laquelle il faut compter. Comptant parmi les acteurs les plus inventifs, les plus adaptables et les plus performants dans le cadre des activités des projets nationaux RFS, elles ont montré que, lorsqu'on leur en donne la possibilité, il n'y a pas de limite à l'amélioration des moyens de subsistance, à la transformation des environnements et à l'autonomisation des communautés. Et aujourd'hui, elles le font à nouveau par le biais d'un groupe de producteurs laitiers baptisé Demaksitu Cooperative.


Crédit image : Jafar Abas, Expert en Communication au bureau de communication du District de Doba.
Crédit image : Jafar Abas, Expert en Communication au bureau de communication du District de Doba.

Le groupe de producteurs laitiers a été formé sur la base du ciblage des femmes rurales pauvres n'ayant pas accès à la terre. Un groupe de trente-cinq femmes du district de Doba a été sélectionné pour former le groupe laitier et a suivi une série de formations de renforcement des capacités pour acquérir de nouvelles compétences et assurer leur réussite. Désormais, le groupe bénéficie du soutien technique des experts en élevage du woreda pour voir leurs vaches prospérer.

Le projet a fourni aux femmes 11 vaches laitières Borana, dont elles s'occupent par groupes de 4 pendant des périodes de deux jours. Les soins comprennent l'alimentation, la traite et le nettoyage de l'aire de vie des vaches, un lieu de travail ombragé fourni par leur kebele local Ifa-Aman.

En réponse à la bonne nouvelle de cette nouvelle initiative, l'administration locale des femmes a offert l'utilisation d'une colline dégradée pour établir un système de coupe et de transport de fourrage afin d'aider les femmes à nourrir leurs chères vaches. En retour, les femmes restaurent le terrain en plantant de multiples espèces végétales et ont déjà constaté une amélioration de la pente autrefois en difficulté.


La coopérative Demaksitu collectant du fourrage sur une colline autrefois dégradée. Crédit image : Jafar Abas, Expert en Communication au bureau de communication du District de Doba.
La coopérative Demaksitu collectant du fourrage sur une colline autrefois dégradée. Crédit image : Jafar Abas, Expert en Communication au bureau de communication du District de Doba.

Les vaches se sont avérées très lucratives, chacune produisant environ 4 litres de lait par jour, et le groupe a économisé environ 70 000 Birr (un peu moins de 1400 USD), chaque membre se vantant d'avoir épargné au moins 12 000 Birr (235 USD).

Ce groupe ne s'arrête pas à la production laitière. Avec suffisamment d'économies et d'élan, elles ont diversifié leur entreprise pour inclure la production de légumes. Elles cultivent désormais des pommes de terre, des oignons et des tomates sur un terrain loué adjacent à leur communauté. Les femmes sont également désireuses d'investir dans des équipements de transformation du lait pour fabriquer du beurre et du fromage.


"J'ai appris une chose, puis j'ai pu en faire plus ! L'argent apporte des idées [pour] l'avenir." - Sadia Ibsa, membre du groupe laitier féminin.

Un petit coup de pouce, c'est tout ce dont ce groupe de femmes avait besoin pour véritablement changer leur propre vie pour le meilleur. La force, l'ingéniosité et l'esprit d'entreprise dont font preuve ces femmes sont des marqueurs clairs du potentiel des agricultrices en Éthiopie, et l'équipe RFS s'engage à leur fournir le cadre nécessaire pour qu'elles puissent briller.


Abonnez-vous à notre bulletin d'information

Abonnez-vous à notre bulletin d'information mensuel afin de recevoir des mises à jour sur les informations provenant directement du terrain dans le cadre de nos projets, événements à venir, nouvelles ressources, et bien plus.