Longoria Joseph inspectant son jardin d'oignons. (Credit: GARD)

Les agriculteurs transposent les avantages des écoles pratiques d'agropastoralisme dans leur propre jardin


Des écoles pratiques d'agriculture agropastorale sont mises en œuvre dans tout l'Ouganda par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, et les agriculteurs ne se contentent pas de mettre en œuvre les leçons apprises dans le cadre d'activités de groupe, mais les appliquent également dans leurs jardins familiaux.

Longoria Joseph est un habitant du village de Lopeta dans le sous-comté de Nabilatuk, dans la région de Karamoja en Ouganda. Il a 62 ans et vit avec sa famille de 10 personnes, qu'il avait du mal à faire vivre avant que les écoles pratiques d'agriculture agropastorale (APFS) n'arrivent en ville.

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), "la région de Karamoja, au nord-est de l'Ouganda, est l'une des régions les moins développées du pays et est très vulnérable aux conflits liés aux ressources et à la variabilité du changement climatique". L'insécurité alimentaire chronique et la dégradation généralisée des terres font partie d'un cercle vicieux qui a incité le projet national ougandais Systèmes Alimentaires Résilients (RFS), Favoriser la Durabilité et la Résilience pour la Sécurité Alimentaire dans la Sous-région Karamoja (F-SURE), à intervenir en faveur de Longoria Joseph, de sa famille et de près de 19 000 autres bénéficiaires.

Le projet RFS Ouganda est dirigé par la FAO et le Programme des Nations Unies pour le développement, et mis en œuvre par la Grassroots Alliance for Rural Development (GARD) et l'Ecological Christian Organisation (ECO). La méthodologie de l'Ecole Pratique d'Agriculture est un élément clé de la FAO dans le programme RFS, qui a fait des vagues dans 252 communautés en Ouganda jusqu'à présent. Dans les sous-comtés de Nabilatuk et Mourita, cela comprend 63 APFS, qui soutiennent chacune 30 membres et 5 associations de gestion des bassins versants, chacune comprenant 20 membres de la communauté. La méthodologie APFS renforce les capacités des agriculteurs bénéficiaires grâce à des formations personnalisées sur diverses pratiques agricoles intelligentes face au climat (Climate Smart Agricultural - CSA), qui constituent des outils d'adaptation à la variabilité climatique.


Des membres du groupe APFS de Lopeta désherbent à la main des niébés sur des plates-formes surélevées. (Credit: GARD)
Des membres du groupe APFS de Lopeta désherbent à la main des niébés sur des plates-formes surélevées. (Credit: GARD)

Avant de participer au projet Lopeta APFS, Longoria a fait ce qu'il pouvait pour nourrir sa famille, y compris un passage en tant que voleur de bétail avant d'être nommé prêtre traditionnel au sanctuaire de son village. En 2021, ECO Uganda et des représentants du gouvernement local ont organisé une réunion communautaire pour présenter le projet F-SURE, et Longoria Joseph s'est engagé avec enthousiasme comme l'un des 30 membres.

Longoria a commencé à assister à des séances de formation hebdomadaires au cours desquelles les membres de Lopeta APFS ont appris les bonnes pratiques agricoles, notamment la production de légumes et les techniques de conservation des sols et de l'eau, et ont reçu des intrants pour démarrer. Lopeta APFS est désormais l'un des principaux fournisseurs de légumes de la paroisse d'Acegeretolim, et les membres multiplient les avantages grâce à leur motivation personnelle.

Longoria Joseph et un autre membre ont reproduit les pratiques de  CSA qu'ils ont apprises dans leur propre jardin. "Je suis heureux de ma participation au groupe APFS", a déclaré Longoria. "Je plante maintenant des oignons. Ma famille cuisine des feuilles d'oignon pour la sauce à partir de ma parcelle et cela nous a permis d'économiser sur les coûts de l'alimentation."

Chaque communauté et chaque membre de l'APFS dans la région de Karamoja a adopté la méthodologie et adapté les avantages à ses besoins. RFS a déjà fait état de la promotion de la paix intercommunautaire et des associations villageoises d'épargne et de crédit en tant qu'avantages au niveau communautaire, et l'histoire de Longoria Joseph met en lumière les avantages au niveau domestique. "J'ai économisé de l'argent grâce aux ventes et j'ai pu renvoyer mon fils à l'école. Il est maintenant en deuxième année à l'école secondaire Ariengesiep dans le district de Nabilatuk", raconte-t-il fièrement.


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