Des plateformes multi-acteurs soutiennent l'intégration de la Gestion Durable des Terres dans les systèmes de petites exploitations agricoles en Ethiopie


Au cours des trois dernières années, le projet RFS Ethiopie a établi et développé la capacité de plateformes multisectorielles intégrées au niveau national, des districts et des communautés. Ensemble, ces plates-formes facilitent la collaboration et l'échange de ressources et de compétences entre les secteurs et les niveaux de gouvernance.

Les défis auxquels est confronté le secteur agricole africain sont complexes et impliquent de multiples secteurs, facteurs, tendances, objectifs et motivations. En raison de cette complexité, la résolution de ces défis nécessite l'échange ouvert des idées, des connaissances, des compétences et des ressources d'un large éventail d'acteurs. Pourtant, les gouvernements sont souvent structurés de manière à rendre ce type de collaboration étroite difficile, ce qui se traduit par des politiques et des institutions qui ne tiennent pas compte de l'interdépendance entre le climat, l'environnement, l'agriculture et la sécurité alimentaire.

Le projet RFS Ethiopie s'efforce de surmonter ce défi en établissant et en développant la capacité de plateformes multisectorielles intégrées pour aider à concevoir, mettre en œuvre et suivre le projet RFS à chaque niveau de gouvernance. L'objectif de chaque plateforme est de promouvoir la collaboration entre les ministères et les parties prenantes concernés afin de fournir aux petits exploitants agricoles les politiques, les incitations et les ressources nécessaires pour adopter des pratiques agricoles productives et durables.

Au niveau national, le projet RFS Éthiopie a mis en place un comité de pilotage multisectoriel, présidé par la Commission Fédérale de l'Environnement, des Forêts et du Changement Climatique, dont les membres sont issus du Ministère des Finances, du Ministère de l'Agriculture, du Ministère de l'Eau et de l'Energie, de l'Institut Ethiopien de la Biodiversité, de l'Agence Ethiopienne de Conservation de la Faune et de la Flore, de six bureaux régionaux de l'environnement et de 12 représentants de woreda (districts). Chaque ministère apporte des connaissances, des compétences, des ressources et une expérience différentes à la conception et à la mise en œuvre du projet.

L'inclusion de représentants de district au sein des comités de pilotage garantit une communication claire entre le comité de pilotage et les comités techniques dans chaque woreda. Les comités techniques de district comprennent des représentants des secteurs de l'agriculture, de l'environnement, de l'égalité du genre, de la jeunesse et des bureaux de développement des petites et micro-entreprises. Tous les trois mois, ces agents se réunissent pour planifier et suivre en collaboration la mise en œuvre des activités du projet au sein de leurs communautés et effectuer des visites sur le terrain pour examiner les progrès réalisés.


Un agriculteur de la région du Tigré, en Éthiopie, inspecte ses jeunes plants.
Un agriculteur de la région du Tigré, en Éthiopie, inspecte ses jeunes plants.

Au niveau local, le projet a mis en place 58 Comités Communautaires de Gestion des Bassins Versants (CGBV) qui sont les principales institutions locales responsables de la mise en œuvre des activités de Gestion Durable des Terres et de l'Eau sur les sites du projet. Les CGBV, ainsi que les comités techniques de district, sont chargés de réhabiliter plus de 61 000 ha de terres dégradées, de prévenir le surpâturage, de gérer l'approvisionnement local en eau et de stopper et d'inverser la déforestation sur chaque site du projet.

Afin de renforcer les capacités et la sensibilisation au sein des comités, le projet RFS Ethiopie a organisé une série d'ateliers de sensibilisation, de formations, de visites de sites et d'ateliers de partage d'expérience, couvrant des sujets tels que les facteurs de l'insécurité alimentaire, la gestion intégrée des paysages et les nouvelles technologies de renforcement de la résilience, entre autres. À la suite de la formation, les CGBV ont identifié et cartographié les paysages à réhabiliter, tandis que les comités techniques de district ont sélectionné les technologies et les approches de Gestion Durable des Terres appropriées pour chaque paysage.

Grâce à la structure de mise en œuvre intégrée, le projet RFS est en mesure de mettre en relation les institutions locales avec les ressources et l'expertise de niveau national nécessaires à la réalisation des plans locaux de gestion des paysages. Par exemple, les agents de vulgarisation du Ministère de l'Agriculture sont des acteurs clés dans l'introduction de nouvelles pratiques de Gestion Durable des Terres et le renforcement des capacités des agriculteurs locaux. Le Ministère de l'Eau, de l'Irrigation et de l'Energie est également impliqué au niveau local, en fournissant des cuisinières économes en combustibles et des usines de biogaz sur les sites des projets.

Comme les CGBV et les comités techniques de district travaillent en tandem pour superviser et mettre en œuvre des plans ciblés de gestion des paysages, les paysages locaux montrent déjà des signes visibles de progrès. Les interventions ont permis une récupération spectaculaire des services écosystémiques, une amélioration de la biodiversité et ont fourni de nouvelles sources de fourrage pour le bétail. En facilitant la collaboration verticale à différents niveaux de gouvernance et en donnant des moyens d'action aux institutions locales, le projet national RFS est en mesure de tirer parti de la puissance des connaissances et de l'expérience locales grâce aux ressources fédérales. L'appropriation locale garantit que les interventions sont adaptées aux besoins de la communauté et durables au-delà de la durée de vie du programme RFS.


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