04 novembre 2020

Les équipes genre du RFS travaillent à promouvoir l'autonomisation des femmes en Ethiopie


Afin d'assurer une participation égale des femmes dans l'ensemble du projet, et dans les plateformes multipartites et les structures de gouvernance, le projet pays de l'Éthiopie a mis en place des équipes chargées d'intégrer les considérations de genre au niveau national, du district et de la communauté.

Dans le Rapport sur le Développement Humain 2019 du PNUD, l'Éthiopie a été classée parmi les derniers pays en matière d'égalité des genres. La société hautement patriarcale du pays signifie que les ressources et la participation des femmes sont souvent gérées par les hommes. Un mélange de contraintes économiques et de normes et pratiques culturelles limite l'accès des femmes à la terre, aux ressources naturelles, à l'information, au crédit, aux services de vulgarisation et aux liens avec le marché.

Ces facteurs entraînent également une diminution du pouvoir de décision au sein des ménages individuels et des structures de gouvernance communautaires. La participation des femmes à la direction et à la prise de décision au niveau local dans les domaines politique, administratif et du développement est négligeable. Bien que les femmes représentent 30 % de la main-d'œuvre agricole, leurs contributions à l'agriculture passent largement inaperçues.

Le changement climatique, la dégradation des terres et la perte de biodiversité affectent différemment les hommes et les femmes; les femmes sont plus vulnérables aux pénuries d'eau et de nourriture, un déséquilibre qui est exacerbé dans les régions touchées par le changement climatique, la dégradation des terres et les phénomènes météorologiques extrêmes. En 2020, la double menaces de COVID-19 et d'essaims de criquets pèlerins a mis en évidence les façons dont les femmes sont particulièrement vulnérables lorsque des chocs externes perturbent les systèmes agroalimentaires ruraux.

Le programme "Systèmes Alimentaires Résilients" repose sur le constat que les inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes compromettent la sécurité alimentaire et freinent la croissance économique. La promotion de l'égalité des genres et de l'autonomisation des femmes est un objectif transversal essentiel à la réussite de la mise en œuvre du programme.

Comme de nombreux projets nationaux du RFS, le projet RFS Éthiopie a établi et développé les capacités de plateformes multisectorielles intégrées au niveau national, des districts et des communautés. Le projet s'efforce d'institutionnaliser la participation des femmes au sein de ces plates-formes par l'intégration d'équipes chargées des questions de genre et l'intensification de la formation dans ce domaine.


Le projet a mis en place 12 équipes de genre au niveau du district et 58 au niveau de la communauté, chargées d'intégrer le genre dans les plans de développement du district, de mener des formations sur l'égalité des genres et le planning familial, ainsi que d'organiser des réunions de conservation communautaire. En 2019, un total de 512 membres d'équipes de genre, dont 70 % de femmes, ont été formés par des spécialistes du genre sur les concepts entourant l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes, le soutien politique pour l'autonomisation des femmes, le développement de plans d'action et l'intégration du genre dans les activités du projet.

En utilisant leurs nouvelles compétences et connaissances, les équipes chargées de l'égalité des genres ont ensuite préparé des plans d'action tenant compte des sexospécificités afin d'identifier les lacunes en matière d'égalité des genres dans chaque district et de proposer d'éventuelles interventions de projet tenant compte des questions de genre. Grâce à la mise en œuvre des plans d'action, les équipes chargées de l'égalité des genres ont fait des progrès significatifs en engageant les communautés dans des dialogues constructifs et réalisables sur l'égalité des genres. 


Au sein de chaque communauté, les équipes chargées de l'égalité des genres organisent régulièrement des réunions de conversation qui sensibilisent aux questions de violence sexiste, de garde d'enfants, d'autonomisation des femmes, d'inclusion financière des femmes, de changement climatique et de son impact sur l'environnement, et de nutrition et de sécurité alimentaire au niveau des ménages. Les résultats de ces réunions font l'objet de rapports réguliers et constituent une contribution précieuse aux processus de planification du développement communautaire.

Depuis 2018, les réunions de conversation communautaire ont touché plus de 4 200 ménages. Les retombées ont été puissantes. En offrant aux femmes et aux hommes une plate-forme pour discuter ouvertement de questions importantes pour la communauté, par exemple la prévalence du mariage précoce et les possibilités d'emploi limitées pour les femmes, les réunions de conversation ont permis de développer des solutions communes. Grâce à ces réunions, les nouvelles idées et informations ont été acceptées et internalisées, ce qui a accéléré l'impact du projet. Avec des hommes engagés comme défenseurs et alliés de l'autonomisation des femmes, le changement est plus profondément enraciné et plus durable.

En générant une amélioration durable et généralisée des moyens de subsistance et des droits des femmes rurales en Éthiopie, le projet RFS fait de grands progrès pour renforcer la résilience des communautés vulnérables et garantir que les hommes et les femmes ressentent les effets du projet de la même manière.


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