Community members receive new equipment from the IFAD-led NEER-TAMBA project.

Petits exploitants agricoles au Burkina Faso : lutter contre la dégradation des terres à partir de la base


Au Burkina Faso, le projet NEER-TAMBA réunit des petits exploitants agricoles et des communautés rurales pour lutter contre le changement climatique et la dégradation des sols grâce à des pratiques agricoles durables.

Les sécheresses qui ont sévi au Burkina Faso dans les années 1970 et 1980 ont dévasté le pays par la dégradation des sols et la désertification. Le changement climatique n'a fait qu'aggraver la situation : la baisse des précipitations et la hausse des températures provoquent des sécheresses de plus en plus fréquentes, qui détruisent de précieuses terres arables. 

Les pratiques agricoles non durables au Burkina Faso ont exacerbé le problème : la surexploitation agricole et le surpâturage ont transformé des terres fertiles en paysages désertiques. L'agriculture en monoculture a épuisé les nutriments du sol et provoqué l'érosion. Et entre 1992 et 2009, le Burkina Faso a également connu un taux alarmant de déforestation pour libérer des terres à des fins agricoles.

En raison de pratiques agricoles non durables et de la dégradation des sols, environ 18 % seulement des terres disponibles sont adaptées à l'agriculture. Cette situation constitue une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire du pays et les moyens de subsistance des agriculteurs, puisque les petits exploitants représentent 80 % de la communauté agricole du Burkina Faso.

Pour inverser cette situation désastreuse, le Burkina Faso s'est fixé des objectifs volontaires pour atteindre la Neutralité en matière de Dégradation des Terres (LDN) d'ici 2030, en restaurant 5 millions d'hectares de terres. Le concept de LDN a été introduit lors de la conférence des Nations unies sur le développement durable en 2012. En 2015, l'objectif LDN a été officiellement adopté - chaque pays doit formuler ses propres objectifs en fonction de sa situation particulière.

Il existe des obstacles importants que le Burkina Faso doit surmonter pour atteindre la neutralité : un manque de savoir-faire technique dans les communautés rurales, un manque de sensibilisation à la gravité de la dégradation des terres et un manque d'appropriation par les petits exploitants agricoles des solutions nécessaires pour changer les choses. Pour relever ces défis, le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) soutient le gouvernement du Burkina Faso en mettant en œuvre le projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et de Développement Rural (projet NEER-TAMBA). 

Le projet NEER-TAMBA fait partie du programme des Systèmes Alimentaires Résilients (RFS) et se concentre spécifiquement sur les ménages ruraux et les petits exploitants agricoles, qui sont les principaux gardiens des terres arables. Une fois que les communautés locales deviennent des agents de changement positif, l'indépendance économique suivra et un cycle durable sera créé. 

"Le projet NEER-TAMBA est une expérience testée d'application d'une approche intégrée qui contribue à améliorer la résilience et la sécurité alimentaire des communautés rurales et à assurer la durabilité des interventions", déclare Yawo Jonky Tenou, Task Manager du programme RFS. 


Les membres de la communauté participent à des ateliers de formation pour approfondir leur compréhension des bonnes pratiques agricoles.
Les membres de la communauté participent à des ateliers de formation pour approfondir leur compréhension des bonnes pratiques agricoles.

Le succès du projet dans la facilitation de la restauration des terres par la communauté fait l'objet d'une nouvelle note d'information du RFS. Disponible en anglais et en français, elle partage les approches réussies du projet, encourageant les autres pays confrontés à des défis similaires à intégrer les leçons apprises dans leurs interventions. 

Ce qui fonctionne bien au Burkina Faso, c'est la manière dont le projet engage les communautés pour assurer leur adhésion aux objectifs nationaux du gouvernement burkinabé en matière de LDN. 

Le FIDA travaille en étroite collaboration avec la Fédération Nationale des groupements Naam (FNGN), l'une des plus grandes organisations d'agriculteurs d'Afrique de l'Ouest. La FNGN soutient les agriculteurs locaux en mettant en œuvre des programmes de formation, d'éducation et de travail dans le but de développer des communautés de petits exploitants autonomes et autosuffisants.

Les parties prenantes de la communauté ont participé à des ateliers pour approfondir leur compréhension de l'importance des pratiques agricoles alternatives - et plus durables. Celles-ci comprennent des techniques de conservation et de gestion de l'eau, l'application d'engrais organiques et de nouvelles méthodes de récolte. Pour compléter les ateliers, le FNGN a identifié puis formé des experts techniques pour qu'ils deviennent des agriculteurs relais, qui à leur tour, transmettent leurs connaissances aux agriculteurs et aux membres de la communauté.


Les agriculteurs relais, ou agriculteurs principaux, font la démonstration des bonnes pratiques aux membres de la communauté. L'approche de l'apprentissage par la pratique permet aux agriculteurs de mettre en pratique de nouvelles techniques sur le terrain.
Les agriculteurs relais, ou agriculteurs principaux, font la démonstration des bonnes pratiques aux membres de la communauté. L'approche de l'apprentissage par la pratique permet aux agriculteurs de mettre en pratique de nouvelles techniques sur le terrain.

Depuis, le FNGN a facilité la formation de plus petits groupes de "communauté de pratique" d'acteurs afin d'étendre la pratique de nouvelles méthodes d'agriculture durable. Les groupes ont été organisés en fonction d'activités socio-économiques spécifiques. Par exemple, un groupe s'est concentré sur la protection des sous-bassins versants.

Ces petits groupes d'agriculteurs et de membres de la communauté sont devenus un canal important pour le retour d'information des citoyens et l'action collective. Le fait de faire partie d'un groupe renforce également leur légitimité dans le processus décisionnel et favorise la cohésion sociale. La participation de la communauté à la planification et à l'exécution des nouvelles pratiques augmente les chances d'une mise en œuvre continue. Et les résultats parlent d'eux-mêmes : à ce jour, ces groupes travaillent toujours ensemble pour atteindre le bien commun. 

Le résultat positif est résumé par les mots de Sidbewindin Simon Kabore, Ingénieur en Développement Rural et l'un des moniteurs du projet NEER-TAMBA : "Il est nécessaire d'impliquer toutes les parties prenantes du projet. Nous avons un dicton populaire : beaucoup de ruisseaux font une grande rivière. Ainsi, nous devons aborder le changement climatique sous plusieurs angles différents pour faire la différence."


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