Les Autorités Traditionnelles (Chefs et Princes) travaillent aux côtés de la première femme Administrateur Régional (RA) en Eswatini. (Crédit Photo : Nontsikelelo Malindzisa, Agent Principal du l'Environnement du SMLP)

Le soutien des leaders traditionnels déplace des montagnes en Eswatini


L'engagement des chefs traditionnels d’Eswatini a été la clé du succès du projet RFS, qui vise à renforcer les infrastructures, les capacités et l'autonomisation des femmes dans 37 chefferies.

Les chefs traditionnels d'eSwatini sont les décideurs, les personnes chargées de résoudre les conflits, d'allouer les terres et les boussoles culturelles de ceux qui résident dans leur chefferie.

Le projet RFS eSwatini, Climate-Smart Agriculture for Climate-Resilient Livelihoods (CSARL), est mis en œuvre par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et l'Eswatini Water and Agriculture Development Enterprise (ESWADE). Le projet vise à promouvoir des moyens de subsistance résilients et équitables, à augmenter la production agricole et à stabiliser les paysages grâce à l'agriculture intelligente face au climat (CSA) dans 37 chefferies. L'obtention du soutien des chefs traditionnels par le biais des plans de développement des chefferies (CDP) a permis d'atteindre ces objectifs grâce à des approches intégrées.

La communauté de Ngobolweni est bien engagée dans la mise en œuvre de son CDP, et la fierté du chef Dambuza Lukhele est la preuve que le soutien est essentiel.

Selon ses propres termes, "le CDP est la plus grande réussite de notre communauté car il présente des projets de développement de base avec des échéances ambitieuses, ce qui est vital car il y a eu auparavant un certain nombre d'obstacles au développement dans notre région, qui sont restés sans réponse parce qu'un tel instrument n'existait pas.

"Je remercie sincèrement ESWADE d'avoir apporté l'espoir et l'innovation à notre communauté, car cette région possède une riche histoire culturelle qui peut créer des opportunités d'écotourisme dont la communauté peut tirer un grand profit", conclut le chef Lukhele.

Paulos Dlamini, président du comité de développement de la chefferie (CDC), ajoute qu'à ce jour, environ 370 foyers bénéficient de l'eau potable fournie par un nouveau système d'approvisionnement en eau. Il explique comment ils ont renforcé leurs capacités sur les questions de développement. "Une fois que nous avons été élus au CDC, nous avons participé à un atelier qui nous a ouvert les yeux, car il nous a appris différentes choses, depuis la façon de travailler ensemble de manière harmonieuse jusqu'à l'exécution des tâches de base de chacun", explique-t-il.

Les ateliers de facilitation de la cohésion sociale et la formation à la transformation ont mis en évidence le rôle de la diversité pour garantir que les intérêts de tous les membres de la communauté soient représentés dans la planification.

"Nous apprécions d'avoir le plan, car il a harmonisé et structuré nos aspirations", poursuit Dlamini. "Grâce au CDP, nous sommes désormais en mesure de canaliser nos efforts vers les bonnes parties prenantes et d'établir un calendrier pour nos projets ambitieux. Nous apprécions également les autorités de notre région, en particulier le chef Dambuza, qui nous soutient toujours dans tout ce que nous faisons."

Dlamini poursuit en expliquant comment ils ont pu écrire avec succès une proposition à Micro Projects et recevoir une aide pour la construction d'une école secondaire. "Lorsque ESWADE nous a aidés à lancer notre CDP en 2018, nous avions déjà identifié le besoin d'une école à proximité. Lors du lancement, ESWADE avait invité leurs parties prenantes cruciales à faire partie du lancement et nous aussi, en tant que communauté. C'est au cours de ce lancement que certaines personnes ont contribué en termes monétaires à la création de l'école et que d'autres ont fait des promesses de dons. Nos enfants parcourent plus de 7 kilomètres pour atteindre les écoles secondaires, ce qui est assez dangereux, surtout pendant la saison hivernale, car la nuit tombe vite".

Armés des compétences acquises lors des ateliers et du soutien de leurs dirigeants locaux, les CDC ont demandé l'aide de Micro Projects et ont réussi à construire une école secondaire qui offre des cours de la première à la troisième année.


Le chef Dambuza Lukhele de la chefferie Ngobolweni, en costume Swazi, montre à ses sujets le Plan de Développement de la Chefferie (CDP) - une Feuille de Route pour le développement durable, lors de son lancement. (Crédit photo : Norman Mavuso, Responsable de la Facilitation Sociale du SMLP)
Le chef Dambuza Lukhele de la chefferie Ngobolweni, en costume Swazi, montre à ses sujets le Plan de Développement de la Chefferie (CDP) - une Feuille de Route pour le développement durable, lors de son lancement. (Crédit photo : Norman Mavuso, Responsable de la Facilitation Sociale du SMLP)

Avec l'aide du Ministère du Tourisme et des Affaires environnementales - Département des forêts, le CDP encourage également la régénération d'une forêt indigène voisine afin de lutter contre les effets du changement climatique sur la communauté. L'apiculture s'est avérée être un outil clé pour la réussite de ce projet, car les abeilles sont des pollinisateurs efficaces et contribuent de manière significative à la santé de la forêt. Les jeunes de la communauté sont les bénéficiaires cibles de cette activité.

Dlamini indique qu'une autre aspiration soulignée dans leur CDP est d'avoir en place une attraction touristique à côté de la montagne Kholwane en raison de son histoire et de ses belles grottes. Ils ont fixé une date pour accueillir le ministre du tourisme et de l'environnement afin de marquer officiellement le lieu et d'encourager les visiteurs.

Les projets à venir comprennent l'entretien des routes et la construction de nouvelles voies d'accès, de ponts bas, d'infrastructures électriques domestiques, d'une salle communautaire, d'un centre sportif et d'un centre d'affaires, mais il reste un obstacle majeur à déconstruire dans les chefferies : l'inégalité des sexes.

En s'engageant avec les chefs traditionnels, le projet RFS eSwatini est devenu un exemple brillant de la manière d'aborder la mise en œuvre d'un projet sensible au genre et de s'assurer que les contributions significatives des femmes sont présentes dans la prise de décision. Il s'agit d'un élément clé, car même lorsqu'elles sont présentes dans les espaces publics, les femmes des zones rurales d'eSwatini transmettent leurs idées par l'intermédiaire de leurs maris.

Une partie de l'engagement de la formation pour la transformation comprenait, dans un premier temps, des réunions trimestrielles avec les autorités traditionnelles. Cela a permis aux chefs de comprendre la valeur des contributions des femmes et des jeunes dans leurs communautés, et pourquoi leur participation égale est indispensable à la mise en place de systèmes alimentaires résilients et durables. Cette sensibilisation a permis au projet RFS de dépasser ses objectifs initiaux en matière d'engagement des femmes et de développer des plateformes permettant aux femmes de participer à la prise de décision, aux activités de diversification des moyens de subsistance et aux groupes d'agricultrices où elles peuvent se connecter et partager leurs expériences.

Les résultats des activités liées au genre dans le projet RFS eSwatini ont été mis en évidence, ainsi que le projet du Nigéria, lors de la série d'ateliers virtuels RFS 2021, dans une session consacrée au thème "Faire la différence pour les femmes grâce à une mise en œuvre de projet sensible au genre", et sont présentés dans cette Note d'Apprentissage.


Formation des formateurs sur l'agriculture de conservation à la RDA de Luve  (Crédit photo : Phila Mamba, Responsable de l'Agriculture Durable du SMLP)
Formation des formateurs sur l'agriculture de conservation à la RDA de Luve (Crédit photo : Phila Mamba, Responsable de l'Agriculture Durable du SMLP)

Bon nombre des réussites attribuées au RFS eSwatini n'auraient pas été possibles sans le soutien des chefs traditionnels. Maintenant que les progrès sont en place, ils jouissent d'une relation symbiotique avec le RFS, car ils voient les avantages pour les communautés dont ils s'occupent, et ils donnent à leur tour un coup de main pour faire avancer les projets.


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